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Libérer l’Internet en Afrique

Mardi 5 Décembre 2017

Au grand désarroi des autorités publiques à Addis-Abeba, « Zone 9 » est devenu un nom très connu dans l’Éthiopie. Depuis 2012, ce groupe restreint de journalistes métamorphosés en militants en ligne s’est servi des médias sociaux pour prôner les libertés politiques et les droits civiques dans leur pays. Le succès du groupe — mesuré, par exemple, par l’afflux d’appréciations positives et de commentaires sur leur page Facebook — est arrivé malgré les efforts du gouvernement de réduire au silence les auteurs, notamment en écrouant six de ses membres en 2014 sur des chefs d’accusation forgés de terrorisme.


Libérer l’Internet en Afrique
Le gouvernement de l’Éthiopie n’est pas le seul à vouloir consolider son pouvoir politique en restreignant les échanges des citoyens dans l’agora numérique. Dans toute l’Afrique, l’État promulgue des législations pour restreindre l’accès à l’Internet et interdire toute critique envers les responsables élus. Les militants du virtuel font face à une myriade de tactiques de censure, dont des attaques de « protocoles de contrôle d’accès à l’Internet », « de ralentissement artificiel du trafic HTTP » et des « inspections approfondies des paquets ».
Le plus ironique, est évidemment que la censure parvient rarement à faire taire les populations marginalisées. Au lieu de tuer dans l’œuf la dissidence, la répression du gouvernement ne fait qu’inciter encore plus de gens à mettre leurs doléances sur WhatsApp, Facebook, Twitter et autres plateformes de média social, où les Africains défient de plus en plus les gouvernements corrompus, dénonçant des élections truquées et exigeant d’être entendus.
Or, peu de ceux au pouvoir en Afrique prêtent l’oreille. Les dirigeants de neuf des 18 pays africains qui ont tenu des élections en 2016 ont mis certaines entraves à l’Internet pour réprimer la contestation. Quatre jours avant le vote présidentiel de l’Ouganda en février, le président Yoweri Museveni a supprimé l’accès  aux services de paiement mobiles et aux sites de média sociaux. En août et en septembre, le président du Gabon, Ali Bongo, cherchant à projeter une atmosphère de calme  auprès de la communauté internationale, a bloqué l’accès à l’Internet du jour au lendemain. Puis en décembre, les autorités de la République démocratique du Congo ont ordonné la fermeture de l’Internet  le jour précédent le départ du président Joseph Kabila, cassant ainsi la dissension en ligne causée par son refus de céder le pouvoir.
De telles atteintes à l’accès à l’Internet sont des infractions aux droits de la personne et va à l’encontre du processus démocratique. L’année dernière, le Conseil des Nations unies des droits de la personne a donné son aval à une résolution  déclarant que les « droits dont les personnes disposent dans la réalité hors ligne doivent aussi être protégés en ligne, en particulier la liberté d’expression ».
La plupart des gouvernements africains tentent de justifier les blocus de l’Internet en prétendant que les restrictions sont nécessaires pour assurer la paix publique. Museveni affirmait ainsi que le blocage de l’accès à l’Internet était la seule façon de protéger les chefs d’État venus  assister à la cérémonie d’assermentation. Mais il n’a présenté aucune preuve reliant l’accessibilité aux médias sociaux à la sécurité en Ouganda, ou ailleurs. Selon Access Now, un groupe international de défense des droits électroniques, les gens se sentent typiquement moins en sécurité  lorsque l’Internet est restreint, car ils ne peuvent accéder aux informations ou communiquer avec leurs amis et leurs proches en période d’incertitude.
Plusieurs élections africaines sont prévues prochainement et de nouvelles fermetures de l’Internet pointent à l’horizon. Au Zimbabwe, où le président Robert Mugabe, âgé de 93 ans, devrait se présenter pour entamer  son huitième mandat au milieu de 2018, des mesures de répression menées par le gouvernement semblent inéluctables. Depuis des décennies, Mugabe s’est servi de l’intimidation et de la violence pour étouffer la dissension politique. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait déjà montré les dents envers le militantisme sur les médias électroniques. L’année dernière, son gouvernement a mis le cadenas sur l’Internet dans la tourmente des manifestations politiques et a montré son intention d’emprisonner quiconque se ferait prendre à créer ou à diffuser du « contenu abusif ou subversif sur les médias sociaux ».
Mais les citoyens ne sont pas sans moyens. Même si l’État donne l’ordre d’interdire l’accès à l’Internet, seules les sociétés de télécommunication sont en mesure d’appuyer sur le « bouton panique ». C’est pour cette raison que les Africains qui écrivent des blogues et militent sur les médias électroniques doivent convaincre les investisseurs et les actionnaires des sociétés de communication de défendre la démocratie et les droits de la personne en refusant d’obtempérer aux diktats liberticides de l’État.
Qui plus est, les groupes de la société civile, l’Union africaine et l’ONU devraient en faire davantage pour dénoncer les lois nationales qui visent à banaliser les mesures de restriction de l’accès à l’Internet. En plus d’instaurer la loi type sur l’accès à l’information  de 2013, l’Union africaine devrait offrir ses conseils aux États sur les dispositions de protection des droits des citoyens de se réunir et d’exprimer leurs opinions dans la sphère électronique.
Finalement, de nouvelles mesures appliquées sur tout le continent sont nécessaires pour que les États reconnaissent et respectent les droits des Africains de s’exprimer sur la toile électronique. Même si la résolution du Conseil des droits de la personne de l’ONU visant à protéger les libertés électroniques n’engage à rien, c’est un excellent point de départ pour que les gouvernements garantissent aux citoyens leurs droits d’utiliser l’Internet comme instrument d’amplification de la mobilisation politique.
De telles interventions s’imposent maintenant plus que jamais. Les législatures du Kenya, du Zimbabwe et de l’Éthiopie étudient en ce moment des lois autorisant des contrôles encore plus stricts de l’État sur l’accès à l’Internet. L’an dernier, la Tanzanie a adopté une loi qui, déjà, sert à inculper des citoyens qui ont critiqué le président John Magufuli sur les médias sociaux.
Il n’y a aucune différence entre interdire aux citoyens de se rassembler sur la place publique ou de signer des pétitions et les empêcher d’accéder à l’Internet et de publier des commentaires sur les médias sociaux. De telles mesures ont pour dessein de priver les citoyens de leurs droits. La lutte pour la liberté, comme Zone 9 l’a démontré avec brio, est tout aussi réelle dans le domaine du numérique que sur la place publique.
Traduit de l’anglais par Pierre Castegnier
Kizito Byenkya est spécialiste principal de programme à la Open Society Human Rights Initiative. Alex Humphrey est un analyste des politiques aux Open Society Foundations.
 


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