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Les fantasmes climatiques de Donald Trump

Samedi 15 Avril 2017

Le roi danois Knut le Grand, nous dit la légende, a conduit un jour ses courtisans au bord de la mer pour leur montrer que même un roi ne peut arrêter la marée. Aussi on ne peut que s'apitoyer devant Donald Trump qui est persuadé que ses décrets peuvent l'emporter sur les lois de la nature.


Il est entouré d'affidés plutôt que de courtisans, qui à l'image de leur roi stupide et ignare, croient qu'il leur suffit de nier le réchauffement climatique pour que le charbon, le pétrole et le gaz retrouvent leur place prépondérante et leur rôle glorieux d'antan. Ils se trompent. La cupidité ne peut arrêter le réchauffement climatique dû à l'homme, de même que les décrets présidentiels de Trump n'arrêteront pas le mouvement général d'abandon du charbon, du pétrole et du gaz   au profit de l'énergie éolienne, solaire, hydroélectrique, nucléaire, géothermique ou de toute autre forme d'énergie à faible émission de carbone. 
En moins de 100 jours, Trump a démontré qu'il est prisonnier de ses fantasmes et de sa vérité "alternative". Il signe des décrets, aboie des ordres, envoie des tweets au milieu de la nuit, mais sans grand effet. La réalité – la physique, la législation, les tribunaux, les procédures et les électeurs dont seuls 36% approuvent   sa politique – interfère avec ses décisions. Il y a aussi la Chine qui est gagnante tant sur le plan technologique que diplomatique à chaque faux pas d'un président américain incompétent. 
Son dernier fantasme porte sur le réchauffement climatique. Il a signé des décrets présidentiels qui visent à abandonner la politique climatique engagée par le président Obama. Il serait mis fin au programme de production d'énergie propre de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA, Environmental Protection Agency) et à l'exigence de limitation des émissions de méthane liés à la production du pétrole. Il en serait de même de l'évaluation du "coût social du carbone" introduite  par l'EPA (le coût des dommages causés par l'émission d'une tonne supplémentaire de dioxyde de carbone). Il a aussi autorisé récemment la construction d'un nouvel oléoduc géant appelé Keystone pour acheminer le pétrole des sables bitumeux de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Nebraska. Obama avait rejeté ce projet, car il aggraverait le réchauffement climatique. 
Selon Trump, ses décisions créeront des emplois dans le secteur du charbon, permettront aux USA de parvenir à "l'indépendance énergétique" et stimuleront la croissance. Mais sa principale motivation est de servir les intérêts économiques des industries du charbon, du pétrole et du gaz qui financent les campagnes électorales des républicains au Congrès et dans les différents Etats du pays. C'est de la corruption : le financement des campagnes par ces industries en échange d'une politique qui défend leurs intérêts. 
ExxonMobil, Chevron, la Chambre de Commerce des Etats Unis et Koch Industries sont des acteurs majeurs, et presque tous les républicains du Congrès sont impliqués dans ce système. Dans la mesure où l'argent coule à flot pour alimenter leurs campagnes, quitte à passer pour des imbéciles auprès de l'opinion publique, ils nient l'apport de la science et la réalité du réchauffement climatique. Que Trump soit ou non assez stupide pour croire à ce qu'il dit, il sait que ses décrets sont du pain béni pour le pouvoir républicain. Mais comme beaucoup de ses décisions, il s'agit davantage de cinéma et de fanfaronnades que de réalité. 
Il ne peut arrêter la marée ou empêcher la mer de monter en raison du réchauffement climatique. La science traite de la réalité, même si le président américain paraît satisfait d'afficher son ignorance scientifique. Le monde connait la réalité du réchauffement climatique. Tous les pays membres de l'ONU ont signé l'accord de Paris en 2015. La planète vient de connaître la période de trois ans la plus chaude jamais enregistrée. Le réchauffement des océans est spectaculaire (il s'est traduit récemment pas la dégradation de 93%   de la Grande barrière de corail en Australie). Le cynisme et l'ignorance de Trump ne vont pas faire changer d'avis grand monde et ne vont pas lui attirer des sympathies où que ce soit dans le monde. 
Par ailleurs ses décisions vont être contestées devant les tribunaux et il va très probablement perdre. Il va gagner quelques électeurs en Virginie et recevoir les félicitations de Koch Industries, mais il ne parviendra pas à abroger la réglementation de l'EPA sur les émissions de CO2
Cette réglementation est protégée par la loi sur la qualité de l'air et Trump ne dispose pas (et de loin) d'une majorité suffisante pour la modifier. Les électeurs américains sont très largement favorables à la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Malgré la corruption de la vie politique américaine, leur point de vue compte encore. 
 De même, Trump ne parviendra pas à relancer le secteur du charbon qui est moribond. Aujourd'hui tout joue contre le charbon : il provoque la silicose chez les mineurs et chez les personnes qui vivent à proximité des centrales à charbon ; et à quantité d'énergie égale, il libère davantage de COque le pétrole ou le gaz. Enfin, toutes les sources d'énergie fossile sont de plus en plus concurrencées par le vent, le soleil, l'hydroélectricité et les autres sources d'énergie à zéro émission de carbone. 
Et en ce qui concerne l'emploi, les mines de charbon sont de plus en plus automatisées, ce qui fait que l'ensemble du secteur n'occupe plus que quelques dizaines de milliers de travailleurs, (alors que les USA comptent plus de 150 millions de travailleurs). Avec ou sans Trump, le rôle du charbon comme pourvoyeur d'emplois va diminuer. 
Pour la même raison je suis prêt à parier que l'oléoduc Keystone dont le coût s'élèverait à plusieurs milliards de dollars ne verra jamais le jour. Etant donné l'urgence d'évoluer vers des sources d'énergie à zéro émission de carbone, le monde n'a pas besoin du pétrole des sables bitumeux du Canada. Il est très polluant, loin des marchés et son prix de revient est élevé. Même si Trump l'autorise, les investisseurs ne se précipiteront probablement pas pour financer un oléoduc qui fera sans doute faillite avant même la date prévue pour sa mise en fonction. 
La Chine, l'Europe et même la région du Golfe ne se laisseront pas influencer par Trump. La Chine veut diminuer ses émissions de CO2, améliorer la qualité de son air et devenir leader des technologies à faible émission de carbone, par exemple avec les véhicules photovoltaïques et électriques ; l'Europe est sur la voie d'une économie à zéro émission de carbone et les pays du Golfe déploient des capacités massives dans les énergies renouvelables, notamment dans l'énergie solaire. 
On peut s'étonner de la corruption du parti républicain et de l'absurdité de la politique du président américain. Mais ses fantasmes sur le climat ne changeront pas la réalité et n'empêcheront pas l'application de l'accord de Paris sur le climat. 
Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz 
Jeffrey D. Sachs, professeur de développement durable et de santé publique, est directeur de  l’Institut de la Terre à l'université de Columbia à New-York. Il est également directeur du Réseau des solutions pour le développement durable de l'ONU. 
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