La banque va complètement changer la façon dont elle va donner le crédit. C’est la ferme conviction de ce spécialiste de la banque avec qui le journal de l’économie malienne (LEJECOM) a eu le privilège d’échanger sur la question. Avant Bâle II et Bâle III, soutient notre expert qui a souhaité gardé l’anonymat, il n’y avait pas de séparation entre l’immobilier résidentiel et l’immobilier commercial. Maintenant, indique-t-il, avec le nouveau dispositif, si vous faites un prêt immobilier, si c’est de l’immobilier commercial, il sera pondérer à 75% et si c’est de l’immobilier résidentiel, il le sera à 35%. Cela veut dire pour la banque précise notre interlocuteur que quand elle fait du crédit en faisant de l’immobilier résidentiel, elle aura besoin de moins de fonds propres que si elle fait de l’immobilier commercial.
Donc ma première réaction argumente –t-il peut être de dire que je n’ai pas intérêt à faire de l’immobilier commercial parce que cela me demande deux fois plus de fonds propres, deux fois plus que de l’immobilier résidentiel. Donc je vais faire de l’immobilier résidentiel ou je peux dire que je vais faire de l’immobilier commercial mais je vais exiger un taux de rentabilité plus élevée.
En effet, là où la banque demande 7% pour l’immobilier résidentiel, elle va peut-être demander 12% pour l’immobilier commercial selon notre expert.
Rien que par cet exemple poursuit –il, on voit que cela impacte la stratégie de la banque. Cela signifie qu’aujourd’hui, la banque doit revoir toute sa politique de crédits, toute sa politique de contrepartie. D’autant plus qu’aujourd’hui si vous êtes banquier et que vous faites une autorisation de crédit, qui n’est pas autorisée, et cela arrive fréquemment (les découverts non autorisés), vous êtes pénalisés indique notre interlocuteur. Et il précise que ce n’est plus accepté dans le nouveau dispositif, elle est provisionnée.
Dans ces nouvelles dispositions, indique cet expert en banque, on vous dit également que l’hypothèque de 2ème rang n’est plus acceptée et ça c’est important. Il y a des changements fondamentaux qui vont affecter la manière dont la banque va faire le crédit selon lui.
Il continue pour indiquer que si par exemple, vous avez un bâtiment sur la place de l’indépendance de Dakar qui vaut 1milliard, vous avez 50 millions de crédit fait par une banque X, vous allez voir une banque Y pour un prêt de 100 millions, Si le banquier Y accorde ce prêt de 100 millions et inscris une hypothèque de 2ème rang sur le bien qui vaut un milliard, la réglementation ne reconnait plus cette deuxième hypothèque», ajoute-t-il.
Il explique que dans ce cas les banques seront amenées d’une manière générale à regarder au niveau de leur entreprise, toute leur organisation. Elles vont ajoute notre interlocuteur refondre toute l’organisation, tout le système d’information et toutes les procédures.
Une régulation fondée dorénavant sur le risque de crédit, sur le risque opérationnel et sur le risque de marché
Avec l’avènement des normes Bâle 2, Bâle 3, les banques vont devoir selon toujours notre expert en banque reporter régulièrement sur les pertes opérationnelles c’est-à-dire les statistiques, les rapports sur les pertes sur les opérations qui concernent le service étranger, sur les fraudes. Donc, toutes les pertes opérationnelles car précise-t-il, jusqu’à présent le régulateur ne regardait pas tout ce était risque opérationnel et tout ce risque de marché.
Il faut savoir ajoute-t-il que jusqu’à présent on avait une régulation qui était fondée que sur le risque de crédit. Maintenant cette régulation a été élargie et on dit que les risques opérationnels et de marchés en font partie. Donc il faudra les couvrir par des fonds propres adéquats à l’en croire.
Les risques opérationnels deviennent un vrai sujet pour la banque car il faut qu’elle formalise sa politique de risque opérationnel puisque jusqu’à présent le risque opérationnel n’est pas formalisé dans les banques selon lui. Et pourtant précise notre interlocuteur les banques formalisent toujours leur politique de crédit. Une fois la formalisation achevée, le risque opérationnel touche tout le reste de la banque sauf le crédit.
De même, une fois formalisé, le banquier doit faire une cartographie des risques, c’est-à-dire identifier l’ensemble des risques opérationnels, les peser, les évaluer en fonction de leur gravité et leur probabilité d’occurrence selon lui.
La gravité et la probabilité d’occurrence permet de déterminer la criticité du risque, et en fonction de cette dernière, la banque va immédiatement et de manière automatique dégager un plan d’audit qui va découler de la cartographie des risques indique-t-il. En d’autres termes, cela veut dire que dorénavant selon ce expert en banque que le plan d’audit dans une banque va découler de la cartographie des risques. Une fois que c’est fini, la banque a un plan d’audit, après elle devra avoir un système où chaque opérationnel là où il est, dans chaque département et il y a un correspondant ajoute notre interlocuteur.
Il précise que pour ce dernier, son rôle est d’alimenter la base de risques, la base d’incidents au fur et à mesure que les incidents se produisent. Et donc ajoute-t-il, il y a un système de notation de ces incidents et tous les incidents graves, on doit avoir en face un dispositif de traitement de cet incident, un dispositif formalisé et enfin on doit avoir un reporting du risque tous les mois.
Tous ces dispositifs doivent selon notre interlocuteur être organisés par la banque. Cela aura des conséquences importantes à l’intérieur de la banque en termes d’organisation. Mieux précise-t-il, les banques vont devoir également communiquer des informations très détaillées sur l’activité, ce qu’elles ne font pas aujourd’hui. Elles produisent aujourd’hui un bilan, des notes annexes mais c’est très général selon lui. Avec le nouveau dispositif, il y a selon notre interlocuteur toute une liste de renseignements avec des statistiques, avec des informations qui peuvent parfois être considérées comme des informations commerciales, des informations sur les taux etc…
D’autres changements attendus
Sur la même veine, d’autres changements sont attendus selon notre interlocuteur. En effet, déclare-t-il si une banque a une liquidité à long terme qui n’est pas bonne parce qu’on dit qu’il faut que vous ayez un ratio de liquidité à 30 jours et que vous ayez un ratio de liquidité à plus d’un an. On veut s’assurer que chaque banque est liquide et capable de payer ce qu’elle a comme engagement, dans les 30 jours, elle est capable de le payer avec les ressources qu’elle a dans les 30 jours.
Donc indique notre interlocuteur, on ne fait plus simplement une comparaison des emplois et des ressources mais on le fait en fonction de leur maturité (30 jours) donc ce que j’ai comme engagement, je dois avoir des ressources disponibles liquides en 30 jours pour les payer, c’est ça le ratio de liquidité et ça doit correspondre. La banque centrale nous dit, vous ne pouvez plus dire j’ai un ratio de liquidité qui n’est pas équilibré, non c’est interdit maintenant informe-t-il.
Il poursuit et indique que cela veut dire que la banque va revoir sa politique de collectes de données. Elle avait peut-être des titres d’Etat. Elle va peut-être les céder pour avoir de la liquidité. Ça joue quand même sur son activité, sur sa rentabilité. D’une manière générale, selon lui cela a un impact très fort sur les banques mais aussi sur les consommateurs. Partout où on a dit Bâle 2 Bâle 3 dans un 1er temps, cela s’est traduit par une compression du crédit indique notre expert en banque. En effet ajoute-t-il, la banque devient plus exigeante. Par exemple pour les catégories PME, il faut que vous soyez en règle. Il faut que vous déposiez les états financiers etc. Dans notre environnement poursuit notre interlocuteur, c’est un peu compliqué, donc on a durci les conditions d’octroi de crédit.
Deuxièmement, on rend l’octroi du crédit plus cher parce qu’on exige des banques plus de fonds propres pour faire ces crédits. Donc avertit notre interlocuteur d’une manière générale, les banques vont probablement être dans une situation où dans un premier temps elles vont réduire leur octroi de crédit. Elles vont le réduire parce qu’il y a deux raisons : il y a ce qu’on appelle le ratio de solvabilité qui a un numérateur qui sont les fonds propres de la banque et qui a un dénominateur qui sont les risques de la banque, risque de crédit risque opérationnel.
Si votre ratio de solvabilité n’est pas bon en tant que banquier, vous dites je vais augmenter mon numérateur pour améliorer mon ratio donc je vais demander à mes actionnaires d’augmenter leur capital de mettre plus de fonds propres si vous avez des actionnaires qui peuvent le faire informe notre expert.
Qui note par ailleurs si, ils ne peuvent pas, vous dites, je vais jouer sur mon dénominateur, c’est à dire mon risque de crédit. Je dis bon comme je ne peux pas augmenter mes fonds propres au numérateur, je vais diminuer mon risque de crédit et pour faire le moyen le plus simple, c’est en donnant moins de crédit. Donc je reste dans mon ratio mais en donnant moins de crédit ou je reste dans mon ratio en augmentant mes fonds propres. Mais d’une manière générale conclut notre interlocuteur, il y a un risque réel de diminution du volume de crédit et personne n’est capable de le dire dans quelle proportion.
Ismaila BA
Donc ma première réaction argumente –t-il peut être de dire que je n’ai pas intérêt à faire de l’immobilier commercial parce que cela me demande deux fois plus de fonds propres, deux fois plus que de l’immobilier résidentiel. Donc je vais faire de l’immobilier résidentiel ou je peux dire que je vais faire de l’immobilier commercial mais je vais exiger un taux de rentabilité plus élevée.
En effet, là où la banque demande 7% pour l’immobilier résidentiel, elle va peut-être demander 12% pour l’immobilier commercial selon notre expert.
Rien que par cet exemple poursuit –il, on voit que cela impacte la stratégie de la banque. Cela signifie qu’aujourd’hui, la banque doit revoir toute sa politique de crédits, toute sa politique de contrepartie. D’autant plus qu’aujourd’hui si vous êtes banquier et que vous faites une autorisation de crédit, qui n’est pas autorisée, et cela arrive fréquemment (les découverts non autorisés), vous êtes pénalisés indique notre interlocuteur. Et il précise que ce n’est plus accepté dans le nouveau dispositif, elle est provisionnée.
Dans ces nouvelles dispositions, indique cet expert en banque, on vous dit également que l’hypothèque de 2ème rang n’est plus acceptée et ça c’est important. Il y a des changements fondamentaux qui vont affecter la manière dont la banque va faire le crédit selon lui.
Il continue pour indiquer que si par exemple, vous avez un bâtiment sur la place de l’indépendance de Dakar qui vaut 1milliard, vous avez 50 millions de crédit fait par une banque X, vous allez voir une banque Y pour un prêt de 100 millions, Si le banquier Y accorde ce prêt de 100 millions et inscris une hypothèque de 2ème rang sur le bien qui vaut un milliard, la réglementation ne reconnait plus cette deuxième hypothèque», ajoute-t-il.
Il explique que dans ce cas les banques seront amenées d’une manière générale à regarder au niveau de leur entreprise, toute leur organisation. Elles vont ajoute notre interlocuteur refondre toute l’organisation, tout le système d’information et toutes les procédures.
Une régulation fondée dorénavant sur le risque de crédit, sur le risque opérationnel et sur le risque de marché
Avec l’avènement des normes Bâle 2, Bâle 3, les banques vont devoir selon toujours notre expert en banque reporter régulièrement sur les pertes opérationnelles c’est-à-dire les statistiques, les rapports sur les pertes sur les opérations qui concernent le service étranger, sur les fraudes. Donc, toutes les pertes opérationnelles car précise-t-il, jusqu’à présent le régulateur ne regardait pas tout ce était risque opérationnel et tout ce risque de marché.
Il faut savoir ajoute-t-il que jusqu’à présent on avait une régulation qui était fondée que sur le risque de crédit. Maintenant cette régulation a été élargie et on dit que les risques opérationnels et de marchés en font partie. Donc il faudra les couvrir par des fonds propres adéquats à l’en croire.
Les risques opérationnels deviennent un vrai sujet pour la banque car il faut qu’elle formalise sa politique de risque opérationnel puisque jusqu’à présent le risque opérationnel n’est pas formalisé dans les banques selon lui. Et pourtant précise notre interlocuteur les banques formalisent toujours leur politique de crédit. Une fois la formalisation achevée, le risque opérationnel touche tout le reste de la banque sauf le crédit.
De même, une fois formalisé, le banquier doit faire une cartographie des risques, c’est-à-dire identifier l’ensemble des risques opérationnels, les peser, les évaluer en fonction de leur gravité et leur probabilité d’occurrence selon lui.
La gravité et la probabilité d’occurrence permet de déterminer la criticité du risque, et en fonction de cette dernière, la banque va immédiatement et de manière automatique dégager un plan d’audit qui va découler de la cartographie des risques indique-t-il. En d’autres termes, cela veut dire que dorénavant selon ce expert en banque que le plan d’audit dans une banque va découler de la cartographie des risques. Une fois que c’est fini, la banque a un plan d’audit, après elle devra avoir un système où chaque opérationnel là où il est, dans chaque département et il y a un correspondant ajoute notre interlocuteur.
Il précise que pour ce dernier, son rôle est d’alimenter la base de risques, la base d’incidents au fur et à mesure que les incidents se produisent. Et donc ajoute-t-il, il y a un système de notation de ces incidents et tous les incidents graves, on doit avoir en face un dispositif de traitement de cet incident, un dispositif formalisé et enfin on doit avoir un reporting du risque tous les mois.
Tous ces dispositifs doivent selon notre interlocuteur être organisés par la banque. Cela aura des conséquences importantes à l’intérieur de la banque en termes d’organisation. Mieux précise-t-il, les banques vont devoir également communiquer des informations très détaillées sur l’activité, ce qu’elles ne font pas aujourd’hui. Elles produisent aujourd’hui un bilan, des notes annexes mais c’est très général selon lui. Avec le nouveau dispositif, il y a selon notre interlocuteur toute une liste de renseignements avec des statistiques, avec des informations qui peuvent parfois être considérées comme des informations commerciales, des informations sur les taux etc…
D’autres changements attendus
Sur la même veine, d’autres changements sont attendus selon notre interlocuteur. En effet, déclare-t-il si une banque a une liquidité à long terme qui n’est pas bonne parce qu’on dit qu’il faut que vous ayez un ratio de liquidité à 30 jours et que vous ayez un ratio de liquidité à plus d’un an. On veut s’assurer que chaque banque est liquide et capable de payer ce qu’elle a comme engagement, dans les 30 jours, elle est capable de le payer avec les ressources qu’elle a dans les 30 jours.
Donc indique notre interlocuteur, on ne fait plus simplement une comparaison des emplois et des ressources mais on le fait en fonction de leur maturité (30 jours) donc ce que j’ai comme engagement, je dois avoir des ressources disponibles liquides en 30 jours pour les payer, c’est ça le ratio de liquidité et ça doit correspondre. La banque centrale nous dit, vous ne pouvez plus dire j’ai un ratio de liquidité qui n’est pas équilibré, non c’est interdit maintenant informe-t-il.
Il poursuit et indique que cela veut dire que la banque va revoir sa politique de collectes de données. Elle avait peut-être des titres d’Etat. Elle va peut-être les céder pour avoir de la liquidité. Ça joue quand même sur son activité, sur sa rentabilité. D’une manière générale, selon lui cela a un impact très fort sur les banques mais aussi sur les consommateurs. Partout où on a dit Bâle 2 Bâle 3 dans un 1er temps, cela s’est traduit par une compression du crédit indique notre expert en banque. En effet ajoute-t-il, la banque devient plus exigeante. Par exemple pour les catégories PME, il faut que vous soyez en règle. Il faut que vous déposiez les états financiers etc. Dans notre environnement poursuit notre interlocuteur, c’est un peu compliqué, donc on a durci les conditions d’octroi de crédit.
Deuxièmement, on rend l’octroi du crédit plus cher parce qu’on exige des banques plus de fonds propres pour faire ces crédits. Donc avertit notre interlocuteur d’une manière générale, les banques vont probablement être dans une situation où dans un premier temps elles vont réduire leur octroi de crédit. Elles vont le réduire parce qu’il y a deux raisons : il y a ce qu’on appelle le ratio de solvabilité qui a un numérateur qui sont les fonds propres de la banque et qui a un dénominateur qui sont les risques de la banque, risque de crédit risque opérationnel.
Si votre ratio de solvabilité n’est pas bon en tant que banquier, vous dites je vais augmenter mon numérateur pour améliorer mon ratio donc je vais demander à mes actionnaires d’augmenter leur capital de mettre plus de fonds propres si vous avez des actionnaires qui peuvent le faire informe notre expert.
Qui note par ailleurs si, ils ne peuvent pas, vous dites, je vais jouer sur mon dénominateur, c’est à dire mon risque de crédit. Je dis bon comme je ne peux pas augmenter mes fonds propres au numérateur, je vais diminuer mon risque de crédit et pour faire le moyen le plus simple, c’est en donnant moins de crédit. Donc je reste dans mon ratio mais en donnant moins de crédit ou je reste dans mon ratio en augmentant mes fonds propres. Mais d’une manière générale conclut notre interlocuteur, il y a un risque réel de diminution du volume de crédit et personne n’est capable de le dire dans quelle proportion.
Ismaila BA