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UEMOA: De grandes banques avec des fonds propres significatifs et des bilans solides

Mardi 11 Juin 2019

Le système bancaire dans la zone Franc et plus spécifiquement dans la zone de l’Union Economique Monétaire Ouest Africain(UEMOA) a beaucoup muté et sa surveillance s’est considérablement améliorée.


UEMOA: De grandes banques avec des fonds propres significatifs  et des bilans solides
C’est une des premières conséquences qu’on peut tirer de la réforme qui a instauré  la Commission Bancaire de l’Uemoa. On peut considérer que le fait d’avoir soustrait la surveillance des banques de la tutelle directe des ministères des finances des différents pays a permis de  rendre possible  l’application des décisions découlant d’un constat d’infraction. En effet,  le contrôle était devenu neutre et indépendant vis-à-vis  de toute pression politique.  

Cela a non seulement amélioré le système de surveillance pour détecter les défaillances, mais  aussi a créé une certaine « peur » au niveau des dirigeants de banques,  et des groupes bancaires implantés dans la zone. Cela a été salutaire d’ailleurs, parce qu’ils ont été amenés à faire moins de dérives et de fautes de gestion. C’est ce qui explique que nous n’ayons pratiquement pas eu de faillites bancaires depuis la dévaluation, malgré l’accroissement significatif des banques et établissements financiers et malgré les périodes de crises qu’ont connu certains de nos pays comme : la Côte d’Ivoire avec ses dix ans de crise, le Mali avec la situation sécuritaire, ou le  Sénégal  notamment avant l’alternance où on a connu des situations de tensions. La raison tient au fait que le dispositif prudentiel, les normes  et les reportings auxquels les banques sont astreintes  ont  été opérationnels et ont bien fonctionné dans l’ensemble.

Malgré tout, avons-nous atteint les objectifs pertinents   pour accélérer le financement de la croissance ? Cela  reste à attester.

Le taux de financement  de l’économie par le secteur bancaire s’améliore mais reste très loin des standards qu’on connait dans les autres régions plus développées .  Cela signifie  que nous avons un vrai problème d’autant plus sérieux  que dans notre système actuel, c’est-à-dire depuis les dernières réformes, la banque centrale ne finance plus l’économie. Donc, il est absolument nécessaire,  aujourd’hui encore plus qu’hier que le relais soit pris par les institutions de financement.

C’est là, qu’on a une sorte de paradoxe entre la nécessité de ce financement, le volontarisme qui devrait  accompagner ce financement et la qualité des crédits qu’on doit octroyer. Il ne faut jamais oublier que la qualité du crédit n’est pas neutre vis à vis de la qualité de la monnaie. Une contrepartie fondamentale de la masse monétaire est le crédit. Si le crédit est sain, il contribue à donner une monnaie solide. Si le crédit est contentieux, douteux, litigieux, si le crédit est malsain, il n’est pas sans conséquence sur la monnaie.

C’est d’ailleurs  ainsi qu’il faut expliquer en grande partie la dévaluation de 1994. Parce qu’en même temps que les déficits budgétaires des Etats dans les années 80 et 90, il faut se rappeler que le système bancaire dans sa très grande majorité était en faillite dans tous les pays de la zone franc et cela n’a pas été neutre dans la décision de dévaluation prise en janvier 1994.

Aujourd’hui un bon dispositif prudentiel, une concurrence bancaire plus vive,  un suivi plus rigoureux du système  par la Commission Bancaire pourraient constituer un cadre encore plus favorable pour accroitre le taux de financement de l’économie par le système financier. Surtout si on prend en compte  l’arrivée de nouveaux acteurs comme les opérateurs de télécom avec le mobile money, qui participent à  l’inclusion financière et le développement du micro crédit.  

Mais il faut accélérer cette intervention, cette participation des établissements de   microcrédit et plus tard du mobile money  dans le financement  de l’économie et plus particulièrement des agents économiques. Pour cela aussi, il conviendrait  d’améliorer la surveillance déjà existante de ces deux secteurs  pour pouvoir permettre l’accélération de l’inclusion financière.

Je crois,  qu’il faut  que les établissements de micro crédit et plus tard les établissements de banque électronique issue  des télécoms soient encouragés à faire ce que les banques faisaient avant  au niveau des personnes individuelles et des petites et moyennes entreprises.

Mais  nous avons besoin, compte tenu des besoins importants découlant des divers programmes dits d’Emergence, de financements massifs par nos banques. Ceci, au regard de nos  immenses besoins qui requièrent des tickets de plus en plus importants que ce soit pour l’exploitation minière, ou  pétrolière, ou  pour le déploiement des infrastructures,   comme les autoroutes, les centrales électriques, les aménagements agricoles .  

Par conséquent, il est nécessaire que nos banques, avec ces nouveaux défis,  soient plus fortes. De ce point de vue, on devrait les inviter  à se regrouper davantage  pour qu’on ait des banques avec des bilans importants et solides  et aptes à  prendre des tickets importants dans les projets d’envergures de nos pays.  Or, pour ce faire dans le respect  des normes de Bâle 2, Bâle 3, il leur faudrait des fonds propres nettement plus conséquents.

En effet, l’importance et l’urgence de nos besoins de financement ne doivent pas nous conduire à vouloir nous soustraire de ce nouveau dispositif qui a pour légitime ambition l’alignement de notre système financier  aux normes internationales.

Si nous voulons avoir la solidité qui doit découler des normes prudentielles internationales admises et qu’on veuille en même temps financer  nos économies, il est nécessaire que les fonds propres des banques soient conséquents. Cela nécessitera très certainement de regrouper celles-ci, de les rapprocher, et de favoriser ainsi l’avènement de grandes banques nationales/régionales à côté des banques étrangères  importantes qu’il conviendra de  toujours accueillir chez nous.
C’est ce type d’expérience qu’ont connu des pays  comme le Nigeria,  ou l’Afrique du Sud et  c’est ce qui est en cours dans les pays du  Maghreb comme le Maroc.

Il nous faut de grandes banques solides avec des fonds propres significatifs  et d’origines multiples.   C’est l’appel  que je lance aux entrepreneurs de l’UMOA et de la CEMAC, aux gens qui ont de l’épargne pour   aller résolument dans cette direction là. De mon point de vue, c’est la seule   façon que nous avons de pouvoir répondre à la fois aux normes nouvelles, aux besoins de financement et à la capacité de prises audacieuses de risques.

Et  seules des banques régionales professionnellement gérées par des nationaux compétents, sont capables de  relever ces défis. Les autres types de banques ont des contraintes qui ne relèvent pas seulement du risque pays, mais d’empilement de réglementations  provenant de multiples régulateurs qui leur coûte en fonds propres  et qui font   que leur appétence pour le risque dans nos  pays  ne peut être que  limitée.  En revanche, nos futures grandes banques se consolideront et se renforceront dans le professionnalisme, la rigueur et l’imagination avec lesquels elles répondront aux besoins massifs de financement de nos économies.
Par Amadou Kane
Ancien Ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal
Ancien Administrateur Directeur général de la Bicis , Groupe BNPPARIBAS
 














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