Le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’ouest (REAO-Mali) a organisé vendredi soir 16 mars 2017, sa traditionnelle conférence débat de rentrée annuelle. Cette rencontre qui en est à sa 9ème édition avait pour thème cette année « Quelle politique industrielle pour un développement accéléré du Mali».
Comme d’habitude, l’événement s’est déroulé autour d’un dîner dans la salle de conférence de l’Azalai Hôtel Salam. Il a été présidé par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, en présence du ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. On y notait la présence des ministres de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Me Baber Gano.
Dans son discours de bienvenue, le président du REAO, Houd Baby, a souligné l’importante du thème de cette année. Il a rappelé que c’est parce que l’industrialisation est une voie incontournable qui permet à un pays sous-développé de se développer d’une part. Et d’autre part, l’industrialisation globale endogène est la solution pour vaincre le chômage et la pauvreté des pays sous-développés. Poursuivant son allocution, M. Houd Baby dira que sans activités industrielles, le processus de développement d’un pays, reste inachevé.
A l’en croire, c’est l’industrie qui permet la transformation des matières de bases : dans l’agriculture, dans l’élevage, et bien d’autres domaines, créant ainsi de la valeur ajoutée et des emplois supplémentaires.
Le débat était modéré par Mossadek Baly qui a su faire réagir autorités et patrons d’entreprises sur les obstacles liés au développement industriel au Mali.
Le thème de cette année a été présenté par Carlos Lopes, professeur d’économie à l’université du Cap, en Afrique du Sud et conférencier à l’université d’Oxford. Ce dernier a donné les solutions d’une industrialisation accélérée du Mali. Le professeur a introduit son exposé par une observation. «Aucun pays ne peut se développer avec une pression fiscale plus faible qu’au Mali», indique-t-il. Avant d’ajouter : « Pour espérer se développer, un pays doit atteindre une pression fiscale minimale de 30% », Toutefois, il regrette qu’au Mali, la pression fiscale est seulement autour de 15%.
« Autre facteur de blocage à l’industrialisation, c’est la non maîtrise de la démographie. En Afrique, 60% de la population n’a ni carte d’identité ni acte de naissance. Quand un Etat ne maîtrise pas son territoire et qu’il ne maîtrise pas sa population, il ne fait que des projections qui sont différentes de la réalité. Pour connaître le nombre de sa population, le Rwanda a rendu gratuit certains soins de santé, à condition d’avoir une carte d’assuré », explique-t-il.
Pour réussir leur industrialisation, les pays africains doivent créer au moins 10% de valeur ajoutée sur leurs matières premières »suggère-t-il. Avant d’ajouter : « On ne peut pas tout faire, il faut étudier la chaîne de valeur et voir ce qui peut se transformer sur place. Il faut aussi créer de vraie zone de libre-échange. Pas seulement sur le papier comme on le voit aujourd’hui. C’est dommage que 60% du yaourt consommé en Afrique soit importé ».
Selon l’expert, l’Afrique dépense chaque année 53 milliards de dollars pour importer de la nourriture, un problème qui peut être résolu avec des vraies zones de libre-échange. En plus de la question énergétique, Carlos Lopes a mis l’accent sur la question de la formation. Le problème, indique-t-il, n’est pas un problème de formation mais plutôt un problème d’adéquation entre formation et emploi. Une fois, ces conditions remplies, Carlos Lopes affirme que le reste est une affaire d’ambition. C’est aux décideurs publics d’avoir une politique industrielle agressive.
Mahamane Maïga
Comme d’habitude, l’événement s’est déroulé autour d’un dîner dans la salle de conférence de l’Azalai Hôtel Salam. Il a été présidé par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, en présence du ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. On y notait la présence des ministres de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Me Baber Gano.
Dans son discours de bienvenue, le président du REAO, Houd Baby, a souligné l’importante du thème de cette année. Il a rappelé que c’est parce que l’industrialisation est une voie incontournable qui permet à un pays sous-développé de se développer d’une part. Et d’autre part, l’industrialisation globale endogène est la solution pour vaincre le chômage et la pauvreté des pays sous-développés. Poursuivant son allocution, M. Houd Baby dira que sans activités industrielles, le processus de développement d’un pays, reste inachevé.
A l’en croire, c’est l’industrie qui permet la transformation des matières de bases : dans l’agriculture, dans l’élevage, et bien d’autres domaines, créant ainsi de la valeur ajoutée et des emplois supplémentaires.
Le débat était modéré par Mossadek Baly qui a su faire réagir autorités et patrons d’entreprises sur les obstacles liés au développement industriel au Mali.
Le thème de cette année a été présenté par Carlos Lopes, professeur d’économie à l’université du Cap, en Afrique du Sud et conférencier à l’université d’Oxford. Ce dernier a donné les solutions d’une industrialisation accélérée du Mali. Le professeur a introduit son exposé par une observation. «Aucun pays ne peut se développer avec une pression fiscale plus faible qu’au Mali», indique-t-il. Avant d’ajouter : « Pour espérer se développer, un pays doit atteindre une pression fiscale minimale de 30% », Toutefois, il regrette qu’au Mali, la pression fiscale est seulement autour de 15%.
« Autre facteur de blocage à l’industrialisation, c’est la non maîtrise de la démographie. En Afrique, 60% de la population n’a ni carte d’identité ni acte de naissance. Quand un Etat ne maîtrise pas son territoire et qu’il ne maîtrise pas sa population, il ne fait que des projections qui sont différentes de la réalité. Pour connaître le nombre de sa population, le Rwanda a rendu gratuit certains soins de santé, à condition d’avoir une carte d’assuré », explique-t-il.
Pour réussir leur industrialisation, les pays africains doivent créer au moins 10% de valeur ajoutée sur leurs matières premières »suggère-t-il. Avant d’ajouter : « On ne peut pas tout faire, il faut étudier la chaîne de valeur et voir ce qui peut se transformer sur place. Il faut aussi créer de vraie zone de libre-échange. Pas seulement sur le papier comme on le voit aujourd’hui. C’est dommage que 60% du yaourt consommé en Afrique soit importé ».
Selon l’expert, l’Afrique dépense chaque année 53 milliards de dollars pour importer de la nourriture, un problème qui peut être résolu avec des vraies zones de libre-échange. En plus de la question énergétique, Carlos Lopes a mis l’accent sur la question de la formation. Le problème, indique-t-il, n’est pas un problème de formation mais plutôt un problème d’adéquation entre formation et emploi. Une fois, ces conditions remplies, Carlos Lopes affirme que le reste est une affaire d’ambition. C’est aux décideurs publics d’avoir une politique industrielle agressive.
Mahamane Maïga