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Pour que l’OMC œuvre aussi en faveur de l’Afrique

Lundi 5 Octobre 2020

La compétition pour la succession de Roberto Azevêdo à la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce est entrée dans une nouvelle phase, avec la fin du premier tout de scrutin des membres de l’OMC le 16 septembre. Trois des huit candidats sont africains : Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne ministre des Finances du Nigeria ; Amina Mohamed, kényane et ancienne présidente du conseil général de l’OMC ; enfin Abdel Hamid Mamdouh, ancien négociateur égyptien pour les questions commerciales et ancien haut responsable de l’organisation.


Les Africains espèrent que l’un de ces candidats, aux compétences indiscutables, sortira victorieux lorsqu’en novembre le nom du gagnant sera rendu public. Mais indépendamment de celui ou de celle qui l’emportera – trois des huit candidats vont être éliminés à l’issue de ce premier tour –, l’Afrique doit exiger de faire jeu égal à l’OMC.

Le commerce est vital au développement de l’Afrique et pour créer suffisamment de bons emplois afin d’absorber les 17 millions de jeunes qui s’y présentent chaque année sur le marché du travail. Mais depuis trop longtemps les réglementations du commerce mondial font du continent le parent pauvre des échanges.

Voici vingt-cinq années que l’OMC a succédé à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (Agétac), et jusqu’à présent, l’organisation n’est pas parvenue, dans la plupart des cas, à œuvrer en faveur du développement. Bien au contraire : l’OMC a principalement bénéficié à ses concepteurs, à savoir les pays déjà industrialisés ou qui étaient sinon en position de force.

Les règles commerciales mondiales qui en ont résulté n’ont pas pris en compte la situation du monde en développement. Malgré les énormes volumes d’échanges – et les bénéfices correspondants – engendrés par la mondialisation, la part de l’Afrique dans le commerce mondial est tombée depuis 1970 de 4,4 % à 2,7 %. C’est en partie parce que les contraintes obligatoires pesant sur l’offre ont largement limité les exportations africaines aux ressources naturelles et aux matières premières. Mais des règles commerciales inéquitables ont aussi sapé la croissance du commerce extérieur de l’Afrique dans des secteurs où la région pouvait bénéficier d’un avantage comparatif.

Pour commencer, les barrières douanières persistantes des économies développées – du fait, notamment, de l’escalade des droits de douane  et de la rigueur des normes applicables aux biens finaux – limitent les capacités de l’Afrique à gravir les chaînes de valeur.

L’évolution des règles constitue un obstacle supplémentaire à l’intégration efficace de l’Afrique dans l’économie mondiale. Car les économies avancées ne permettent pas aux pays en développement d’adopter les politiques industrielles qui furent pourtant les leurs lorsqu’elles transformèrent leurs structures de production et diversifièrent leurs exportations. Pour l’économiste Ha-Joon Chang, de l’université de Cambridge, c’est comme si les pays riches « enlevaient l’échelle  » sur laquelle ils ont eux-mêmes grimpé aux pays pauvres.

Mais peut-être le chef d’accusation le plus grave contre le système de l’OMC concerne-t-il les aides agricoles fournies par les États des pays développés, aux dépens de millions de fermiers africains. Non seulement ces aides dépriment les prix alimentaires mondiaux, entravant la concurrence des producteurs africains, mais elles conduisent à des excédents qui sont déversés sur les marchés africains, ce qui élimine les industries locales et par conséquent met en péril la sécurité alimentaire.
Le régime actuel des échanges mondiaux est la cause des déficits structurels de la balance des paiements des pays africains et de la hausse de leur dette extérieure ; on peut aussi lui imputer la pauvreté intergénérationnelle et les pressions migratoires. Encouragés par leur secteur privé en plein développement, c’est un commerce équitable et non de l’aide que demandent les Africains.

Un nombre croissant d’entrepreneurs et d’industriels africains conduisent la transformation économique du continent, soutenue par les institutions financières régionales comme la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Ainsi Aliko Dangote, industriel africain qui a connu une réussite spectaculaire, vient-il de lancer son pari le plus ambitieux : la construction, près de Lagos, au Nigeria, d’un complexe pétrochimique de 15 milliards de dollars, qui comprendra l’une des plus importantes raffineries pétrolières du monde.

En outre, les marchés africains seront de taille suffisante pour soutenir une industrialisation massive lorsque la zone de libre-échange continentale africaine – le premier bloc commercial mondial pour ce qui concerne le nombre de pays membres – commencera à fonctionner, le 1er janvier 2021. Avec une main-d’œuvre relativement bon marché, l’Afrique pourrait devenir la grande destination des investisseurs et, le temps venu, un exportateur net de biens industriels et manufacturés aussi bien que de matières premières.

Le secteur privé est parfaitement conscient de ces opportunités. Mais une enquête  récente, réalisée par le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé auprès de 200 chefs d’entreprise africains – dont des dirigeants de sociétés qui valent des milliards de dollars, mais aussi de start-up et d’autres entreprises à croissance rapide – laisse apparaître un large consensus quant à la nécessité de réformer l’OMC. Et parmi ceux qui déclarent que le commerce est un facteur de croissance important de leur activité, une majorité rappelle aussi que des pratiques commerciales inéquitables restreignent considérablement l’expansion de leur société.

Malgré ces problèmes, les institutions financières de développement contribuent à nourrir la transformation économique de l’Afrique. Ainsi le Ghana et la Côte d’Ivoire produisent-ils plus de la moitié du cacao mondial, mais jusqu’à une époque très récente ne représentaient qu’à peine 10 %  du marché mondial du produit transformé. L’initiative Africa Cocoa de l’Afreximbank a permis aux deux pays de capter une plus grande part de la chaîne de valeur. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, rivalise activement avec les Pays-Bas pour en devenir le premier transformateur mondial – soit le premier producteur de chocolat.

L’Afrique est désormais une actrice majeure sur la scène mondiale, avec un secteur privé prêt à conduire le développement et à occuper la place qui lui revient aux côtés des entreprises des économies plus avancées. Tout ce que nous demandons, c’est que l’OMC lève les barrières artificielles et les obstacles préjudiciables qui empêchent les Africains de donner libre cours à toute leur énergie créatrice et productive.

La construction d’un système mondial des échanges plus équitable, plus égalitaire et plus accessible doit être la première des priorités sur l’agenda des réformes de la future directrice générale ou du futur directeur général. Une OMC apte à jouer son rôle permettra aussi aux gouvernements des petits pays en développement d’agir en faveur de leur secteur privé sans crainte ni suspicion de népotisme. L’Afrique soutiendra le successeur ou la successeuse d’Azevêdo pourvu que l’OMC serve l’Afrique comme elle sert le reste du monde.
Traduit de l’anglais par François Boisivon
Hippolyte Fofack est économiste en chef de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Pat Utomi, président du Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (PAFTRAC) de l’Union africaine, dirige le Centre for Values in Leadership de la Lagos Business School.
 














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